Randonnée du club Rando Florival de Guebwiller
C’est sous un doux soleil d’hiver (15°C) et quelques coups de vent frais que débute cette sortie d’après-midi au parking du cimetière militaire au cœur du parc Déroulède de Guebwiller. Pierre P. est le guide du jour pour mener les 9 marcheurs sur un petit circuit.de 7km, 330m de dénivelé avec la belle montée conduisant au Nez de Soultz.
La nécropole nationale de la Waldmatt (conflit 1914/1918.)
Le cimetière est blotti au fond du vallon de la Waldmatt sur les parcelles du Saulager et de l’Ober Ax, sur une surface d’environ un hectare et demi.
Dans cet écrin de verdure sont inhumés les dépouilles de soldats morts lors de la bataille de Haute-Alsace en août 1914 ainsi que des combats qui s’ensuivirent jusqu’en 1918.
Créé par l’armée allemande dès 1914, le cimetière est réaménagé en 1921 et 1924 pour accueillir d’autres corps de soldats exhumés de cimetières militaires des environs.
Cette nécropole rassemble les corps de 442 soldats français dont 162 répartis en deux ossuaires ainsi que ceux de 9 soldats russes pour la Première Guerre mondiale, 6 corps de soldats français morts au cours de la guerre de 1939-1945 et la dépouille d’un soldat français, mort lors de la guerre d’Algérie.
Le cimetière allemand, mitoyen, accueille, quant à lui, 1238 corps.
Une première (petite) montée conduit le groupe au pied d’une des nombreuses carrières de Guebwiller dont la pierre de grès rose a servi à la construction des principaux monuments et remparts de la ville au Moyenâge.
Le Heidebuckel
Promontoire boisé à 475mètres, le Heidebuckel ou « Les Bruyères » est une clairière allongée où poussent ces plantes. Heidenbuckel (écrit ici en dialecte alsacien Heidebuckel) : traduction possible et fréquente colline des bruyères. Mais aussi colline des païens, et cela correspond beaucoup mieux à l’historique du site ! Cette colline marque la séparation entre les bans de Soultz et de Guebwiller.
Passant cet endroit singulier, sans rencontrer de sorcières, la petite troupe descend tout «schuss» dans une belle forêt de pin pour rejoindre le vignoble de Soultz. Une petite pause au soleil nous permet de reprendre des forces avant d’entamer la montée du Nez
de Soultz où nous attend un joli panorama sur la plaine d’alsace et la vallée du Florival. Daniel & Béatrice, Marie-France & François, Bernard Martine, Colette & Pierre D., tous, arrivent sans encombre à ce petit promontoire culminant à 400 mètres sous une jolie forêt de châtaigniers. Le temps dégagé nous permet de profiter de la belle vue depuis ces lieux.
Le Nez de Soultz (Sulzernase).
Baptisé ainsi sans doute à cause de son aspect, il est constitué par une avancée escarpée des Bruyères se terminant par une haute falaise ayant servie, autrefois de carrière. Cette partie qui s’étend jusqu’à la clairière est aussi appelé le Grossberg.
Après une petite pause, nous remontons vers les Bruyères pour nous arrêter devant une pierre dressée.
Le menhir du Heidenbuckel
La pierre disposée à cet endroit a une hauteur d’un mètre quarante et fait quatre-vingt centimètres de large à sa base. Sa face la plus large est orientée au nord et au sud. Ce
menhir a été détourné de sa fonction initiale pour servir de borne frontière. Sur la face
sud sont gravées les lettres imbriquées « TS » suivies de la lettre « S » signifiant « Stadt
Sultz » (ville de Soultz). Sur la face nord sont gravées les lettres « GB » (ville de
Guebwiller) et, sur la face est, des armoiries difficilement déchiffrables (Guebwiller,
Murbach ?).
Par un petit sentier sinueux nous nous dirigeons vers le Fuchsfelden.
Le Fuchsfelden
Sommet de la falaise dominant la carrière de grès rose de Guebwiller. Ce « champ du renard » offre un très beau point de vue et les jours de chance, on peut même y apercevoir la bête.
Le Dietrichstein
Ce rocher plat est séparé du plateau par une crevasse d’une cinquantaine de centimètres de large, d’une hauteur à flanc de montagne de trois mètres. Ce rocher doit son nom à la légende de Dietrich. Ce héros issue de la mythologie germanique est endormi sous l’abri du rocher et ne se réveille que tous les cent ans. Il sort alors de son abri, scrute l’horizon à l’est. Ne voyant pas de danger, fait le tour du rocher, sa longue barbe au vent et …se rendort ! Il attend
ici la fin des temps pour participer, selon la mythologie nordique, avec tous les héros à la bataille finale du crépuscule des dieux. Il se dit aussi que certaines nuits, on peut entendre des hennissements de chevaux et des bruits d’armes sur les hauteurs de la forêt de l’Ax.
Nous quittons cet endroit qui aurait aussi servi de lieu de sacrifice pour rejoindre le col du Bildstoeckle. Une dernière petite descente au bord du vallon, nous fait passer devant l’ancienne maison forestière de l’Ax, aujourd’hui transformée en gite.
Une douce température (15°c), dont ont profité les neuf participants (Pierre D. & Colette, Marie-France &François, Daniel & Béatrice, Martine, Bernard et Pierre P.) a accompagné le soleil de ce jeudi aprèsmidi printanier.